Chercher à vivre avec le Christ

3 février 2024

Homélie du 2e jour de la neuvaine de Saint Quenin

Mes chers amis, nous sommes dans la 2e journée de notre Grande Neuvaine de Saint Quenin, Patron de Vaison. Traditionnellement c’est un samedi avec la messe anticipée du dimanche et cette année c’est le 5e dimanche du Temps Ordinaire, anciennement dit « le temps de l’Eglise ».

La parole de Dieu que l’Eglise nous invite à méditer ce dimanche est extraordinairement adaptée à notre Saint patron.

Nous avons dit hier que notre cher patron a reçu une très bonne initiation à la foi chrétienne comme nous allons chanter bientôt dans notre chant de la neuvaine au couplet 7 :

L’enfant grandit au coteau solitaire (Sainte Croix)

Ses pas vers Dieu marchaient avec ardeur

Et son cœur pur, vrai lis dans un parterre

Jamais au mal ne ternit sa candeur.

Avec le témoignage d’une foi fervente de ses parents et avec la sagesse des chanoines de la cathédrale de Vaison et leur école, il s’enflammait de l’amour de Dieu et la soif de sa connaissance à l’image de Jésus. Comme Saint Luc dans son évangile nous témoigne que : « Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. » (Lc 2, 52) le témoignage de nos ancêtres aussi arrivant chez nous dans les chants à travers les siècles nous transmet ce message que déjà jeune, Quenin brulait d’un grand désir d’être avec Dieu.

Au début, il a voulu passer sa vie calme et silencieuse devant le Seigneur, être seul et sans être dérangé par d’autres personnes et que rien ne le disperse et détourne de son « tête à tête » avec Dieu. Nous pouvons bien comprendre que Vaison, la ville très importante dans la région à l’époque, la ville du commerce, la ville chef-lieu de la région, la ville depuis les temps antique qui a donné naissance à de très importants personnages, la ville très fréquentée par des marchands et voyageurs, enfin et surtout à ce moment-là : la ville épiscopale avec un très sage et Saint Évêque -Théodosi... on peut imaginer que pour un jeune adepte de la foi chrétienne tout « ce bruit » était très dérangeant et dispersant... donc comme nous raconte le couplet 8 la décision été prise par ce jeune homme :

Puis vint un jour, où fuyant loin du monde

Dans la Provence on le vit accourir,

Cherchant partout quelque forêt profonde

Pour y prier, y pleurer, y souffrir.

C’est aussi populaire de nos jours mais pas comme avec Saint Quenin, la motivation est souvent complètement différente. Or il y a beaucoup parmi nous qui nous disent : "et moi je ne viens pas à l’église car tous ces gens me dérangent pour prier, je préfère prier tout seul dans la nature où personne ne me dérange car Dieu est partout..." C’est vrai, Dieu il est partout ! Mais pas partout avec la même façon. Nous pouvons bien dire que c’est une étape du développement de la personne. C’est aussi le sentiment et notre réaction pour les autres totalement naturel est très humain de penser que les autres sont pénibles et ils nous dérangent... et c’est tellement « réconfortant » et « auto-justifiant » cette douce pensée égoïste que s’ils pouvaient se changer notre vie serait mieux...

Jésus cherchait un peu la solitude pour reprendre des forces et continuer à annoncer la Bonne Nouvelle, Saint Quenin cherchait la solitude pour découvrir à quelle tache Dieu l’appelle .... et nous ? Que cherchons nous ? Que cherchons nous quand nous voulons nous isoler des autres..., fuir des autres..., car ils nous dérangent... ? Il est bien probable que notre désir de s’isoler, il est provoqué par le fait que les comportements pas bons des autres très souvent nous rappellent le nôtre, qui souvent semble être presque pareil... quelle horreur - n’est-ce pas !? Une autre possibilité : les comportements des autres provoquent nos réactions qui nous désillusionnent d’une manière de penser que, sans doute, nous avons déjà passé « le niveau... » et c’est très désagréable de découvrir qu’on n’est pas tellement avancé (dans la foi et la spiritualité) comme nous avons pensé, mais qu’on est toujours débutants... et il faut se convertir ... quelle horreur – n’est-ce pas !?

Aujourd’hui dans l’Évangile nous voyons Jésus qui scandalise tout le monde ! Il manifeste avec une façon très claire qu’il n’est pas venu en premier lieu pour faire une action sociale ou médicale ! Il ne refuse pas et ceux qui viennent à Lui pour être guéris, soit dans leurs corps soit dans leurs esprits, s’ils accueillent la Bonne Nouvelle - il les guérit. Mais à partir du moment où il constate qu’ils le cherchent, plus pour résoudre leurs problèmes personnels que pour changer leur vie et croire à Dieu - il se retire et part ailleurs... Ô quel scandale ! Jésus a laissé les malades qui n’ont pas réussi à venir – non soignés et il est parti ! « Il était très mal élevé ce Jésus ! » - m’a dit une fois une personne profondément scandalisée à qui j’ai lu cet Évangile... Nous faisons aujourd’hui plein d’actions sociales partout ! Plein des programmes, des analyses et statistiques, on engage beaucoup de sociologie, psychologie... et plein des autres « -gies » et au milieu de tout cela Jésus nous demande toujours : mais vous croyez en moi ou pas ? Vous acceptez ma parole et lui donnez la priorité dans votre vie ou pas ? Vous voulez me permettre de changer votre vie à mon image et vous voulez me suivre ou pas ?!

Et l’Apôtre des nations, Saint Paul, aujourd’hui dans sa lettre, qu’est-ce qu’il nous dit ? « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! (...) Avec les faibles, j’ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns. Et tout cela, je le fais à cause de l’Évangile, pour y avoir part, moi aussi. » (1 Cor 9, 16.22-23) ou dans la lettre aux Philippiens : « Mais tous ces avantages que j’avais, je les ai considérés, à cause du Christ, comme une perte. Oui, je considère tout cela comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. À cause de lui, j’ai tout perdu ; je considère tout comme des ordures, afin de gagner un seul avantage, le Christ, » (Ph 3, 7-8)

Mes chers frères et sœurs, comme Saint Quenin et Saint Paul : d’abord notre vie avec le Christ ! Notre conversion, la foi profonde, sincère et engagée. La vie de la foi ! Ensuite, de cette merveilleuse communion avec Dieu vont naître, comme les fruits, les multiples services ! Ne commençons pas à l’envers ! Car notre foi est encore très faible, nous avons du mal à sacrifier ou abandonner certains comportements et des habitudes à cause du Christ ! Nous n’avons pas encore soumis totalement notre vie à Dieu..., comment voudrions-nous alors commencer à accomplir les œuvres d’un tel amour sans être remplis par avance par l’Esprit Saint ? Il est temps de s’occuper de notre foi ! Afin que nous puissions affronter les temps qui s’approchent.

Amen.