1er septembre 2020


Edito de l’évêque> Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu

Depuis des mois, notre monde avance sans savoir ce que demain sera : covid 19 ou non, reconfinement ou non ! Tous les professionnels se demandent si demain, ils pourront continuer à travailler dans des conditions à peu près acceptables. Bien des professions sont encore en arrêt quasi complet et se demandent s’il sera possible de survivre à cette crise sans précédent. Le mois d’août touche à sa fin et beaucoup se demandent comment la vie va pouvoir reprendre, avec quelles contraintes en entreprise. La rentrée scolaire et universitaire approche et rien n’est encore très clair.

Dans le diocèse, la vie reprend doucement, mais nous ne savons pas, nous non plus, de quoi demain sera fait. Nous devons continuer à mettre en place les distanciations nécessaires, le port obligatoire du masque dans nos églises, le lavage des mains au gel hydro-alcoolique avant le commencement et à la fin de chacun de nos offices. Tout cela pèse sur les uns et les autres, et les jeunes sont les premiers à souhaiter passer outre pour retrouver une vraie convivialité avec toutes ses expressions naturelles. En même temps, tous le comprennent bien, il faut garder le réflexe du bien commun, je me dois de protéger les autres en respectant ce qui nous est demandé et en même temps, j’attends que les autres en fassent de même pour me protéger.

Et si cette crise sanitaire pouvait être à la source d’un regard nouveau sur la vie, sur les événements, sur la fraternité entre les hommes et son expression la plus concrète au quotidien ? Et s’il nous était donné de redécouvrir toute la force de la parole de saint Paul : “Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu !” (Rm 8, 28) ? Si nous vivons dans l’amour de Dieu, alors Dieu fait concourir à notre bien tout ce qui peut nous arriver, quelle merveille ! Quoi qu’il nous arrive, de ce qu’il m’est donné de vivre, Dieu fera jaillir ce qui est le meilleur pour moi.

De même, dans sa première lettre aux Thessaloniciens, Paul affirme : “Soyez toujours dans la joie, priez sans cesse, en toute circonstance rendez grâce à Dieu, c’est sa volonté sur vous dans le Christ Jésus. N’éteignez pas l’Esprit” (1 Th 5, 16-19). Nous avons dans ces quelques consignes de vie de Paul un trésor pour nous aujourd’hui : se réjouir en permanence, vivre enracinés dans la prière, notre cœur uni à Lui, et surtout en toute circonstance dire “Merci Seigneur !”

Je garde le souvenir d’une retraite de confirmation où j’avais donné ces versets de Paul comme règle de vie pour les trois jours de retraite : quoi qu’il arrive, en toute circonstance, chacun se devait de dire “merci Seigneur !” Au commencement, ce fut comme un jeu, puis, chacun y a pris goût, et au retour du camp, dans une famille où deux enfants étaient venus à la retraite, ce fut la révolution : le soir du retour, la maman commençait à s’en prendre à sa fille qui n’avait pas rangé sa chambre et en la regardant celle-ci répond : “Merci Seigneur !” La maman ne savait plus que dire, et ce fut la même réaction entre le papa et le garçon. Alors la famille s’est mise à table et les parents ont demandé à leurs enfants ce qu’était cette histoire du “Merci Seigneur”. Au terme d’un bon temps d’échanges, il fut décidé que dans la maison ces deux mots deviendraient la règle pour tous, les enfants comme les parents. La vie dans la famille en a été complètement transformée.

Et si, en ces temps où nous ne savons pas ce qu’il nous sera demandé de vivre demain, nous prenions au sérieux ces mots de Paul et les mettions en pratique concrètement dans toutes nos relations ? Notre monde en serait transformé et la vie retrouverait le goût de Dieu sous la conduite de l’Esprit Saint, surtout ne l’éteignez pas !

“Merci Seigneur !” pour la magnifique rentrée que nous allons vivre dans la joie, dans la prière et dans l’action de grâce pour toutes les merveilles que tu vas nous donner de vivre.

Bonne rentrée à tous !

 + Jean-Pierre Cattenoz
Archevêque d’Avignon

Actualité du diocèse> Le Père Jean Carbonneau, un homme qui a donné sa vie pour l’Église et spécialement pour les jeunes

Le père Jean Carbonneau longtemps aumônier des lycées d’Avignon est décédé le 28 août à la villa Béthanie. A ce titre il a profondément marqué plusieurs générations de jeunes. Il avait un charisme formidable pour s’occuper des jeunes, il allait aux portes des lycées et collège et parlait avec les jeunes pour les attirer à l’aumônerie. L’été, il organisait de nombreux camps à travers toute l’Europe. En 1956, il a créé avec un autre aumônier d’Avignon les Chalets de Notre-Dame de l’Estelle à Ceillac. Il en a été l’animateur pendant de nombreuses années avec de nombreux camps de ski l’hiver et l’été des camps de jeunes à la découverte de la montagne. Il avait autour de lui une belle équipe d’animateurs et d’animatrices qui lui faisaient totalement confiance. Là encore plusieurs générations de Vauclusiens ont eu l’occasion de faire des séjours en montagne avec lui.

Il était né le 11 janvier 1924 à Orange, il est devenu prêtre à Avignon le 18 juillet 1948. Il a commencé son ministère à Apt où il s’est occupé des cœurs vaillants et des scouts ; il était même surnommé le vicaire rouge ! En 1957, il devenait aumônier des lycées d’Avignon et chaque année, il avait jusqu’à 700 professions de foi, l’aumônerie était une véritable institution. En 1976, il devenait curé du Pontet avant de rejoindre Carpentras en 1982. Dix ans plus tard, il retrouvait Apt dont il fut le curé pendant trois ans. Avant de se retirer à Apt, il avait passé plusieurs années à Ceillac au Chalet Notre-Dame de l’Estelle. Enfin, ces dernières années, il avait intégré la Maison des prêtres âgés, la Villa Béthanie à Avignon. C’est une belle figure du clergé du diocèse qui nous quitte.

+ Jean-Pierre Cattenoz

Paroisses en créations > De la rentrée et de ses bonnes intentions

J’ai cru voir dans les devantures du centre-ville et dans la publicité que la rentrée est bien arrivée. C’est partout un appel à renouveler notre matériel de bureau, acheter des fournitures sentant bon le plastique, transformer nos intérieurs pour mieux repartir du bon pied, d’un nouvel élan. Et puis il est question du monde d’avant et du monde d’après, plus humain, plus sobre ; celui qu’il est urgent de construire pour, non pas réparer, mais éviter le pire.

Manifestement, un nouveau stylo (plume s’il vous plaît, à cartouche rechargeable) et un nouveau carnet de notes (papier recyclé ou certifié, imprimé en France avec des encres naturelles) sont absolument nécessaires pour démarrer l’année en prenant de bonnes intentions - pardon, résolutions. Et si nous commencions par le questionnaire du Collège des Bernardins et de Sciences-Po pour discerner avec un regard neuf notre agenda de l’année ? à compléter sur https://ouatterrir.medialab.sciences-po.fr/#/ dont voici un extrait :

Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles ne reprennent pas ? Décrivez
a) pourquoi cette activité vous paraît nuisible/ superflue /dangereuse / incohérente ;
b) en quoi sa disparition /mise en veilleuse /substitution rendrait d’autres activités que vous favorisez plus faciles /plus cohérentes ?
Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles se développent /reprennent ou celles qui devraient être inventées en remplacement ?

Des outils à portée de main ....

Les médias regorgent d’idées pour faire de cette rentrée un premier pas dans le monde d’après. Il suffit d’aller se balader du côté de https://www.paris.catholique.fr/-laudato-si-et-moi-.html ou https://cacommenceparmoi.org/ , en version papier L’art de vivre selon Laudato Si’ d’Adeline et Alexis Voizard ; pour trouver l’inspiration.

Les initiatives qui portent essentiellement sur le matériel et la consommation sont les plus faciles à trouver et à mettre en place. Mais ce serait manquer un pan essentiel que de s’en tenir aux fameux 5 R : réduire, réutiliser, réparer, recycler, retourner à la terre (compost). Le Pape François nous rappelle dans Laudato Si’ que « la dégradation de l’environnement comme la dégradation humaine et éthique sont intimement liées ». La relation aux autres est autant à prendre en compte que la relation à la terre, à soi et à Dieu dans une pratique écologique intégrale. Il ne s’agit pas seulement d’interpeller nos élus sur de grands thèmes mais aussi d’agir au quotidien : les fondations du monde d’après sont à creuser dans notre jardin.

ATD-Quart Monde répond à la question en proposant 40 idées pour agir contre la misère : bienheureuse initiative qui nous incite à la Charité et replace les plus petits au centre ! En voici quelques-unes :

  • S’informer, dans sa mairie, des dispositifs d’aide sociale afin d’en faire part à ceux qui en ont besoin.
  • Chercher des occasions (fêtes, coups de main) de rencontre avec ses voisins isolés.
  • Accompagner les parents d’élèves qui maîtrisent mal le français afin de faciliter leur dialogue avec les enseignants.
  • Dénoncer les arrêtés municipaux qui refusent le droit de cité aux gens du voyage, aux personnes à la rue ou contraintes à la mendicité.
  • Parrainer auprès de votre entreprise des personnes en recherche d’emploi.

Avec tout ça, il n’y a plus qu’à, il suffit de, justement c’est la rentrée !

Saint François d’Assise, priez pour nous.

Marie-Anne Molle

Portrait> Sœur Carine, notre missionnaire vauclusienne au Soudan du Sud

Évidemment, la pandémie que nous traversons n’est pas sans incidence sur sa mission. Soeur Carine espérait bien repartir pour le Sud Soudan, mais pour l’heure, l’accès aux camps est impossible, et les écoles y sont fermées. Cependant, la porte s’est ouverte pour des camps de réfugiés en Grèce, et c’est donc là-bas qu’elle va partir très prochainement.

Dans le Soudan du sud, pays tout jeune, en proie à la guerre, Carine a vécu des choses extraordinaires.

Les sœurs salésiennes qui l’ont accueillie sur place, ont été intéressées par le partage de sa mission pour les écoles dont elles ont la charge.

Ainsi, il y a plusieurs pôles de mission : 

« D’abord les camps de réfugiés où on a pu déployer des oratoires et des visites de malades ; on était également en train de mettre en place l’adoration du Saint Sacrement dans les chapelles du camp. Un autre pôle était le contact avec des enfants des rues, dans un foyer mais aussi directement dans la rue. Enfin, un autre pôle de mission se passait dans les écoles tenus par les Salésiens. »

Qu’entend–on par oratoire ?

« Ce n’est pas du catéchisme, mais ça vient compléter un catéchisme classique : on fait en sorte de proposer aux enfants de faire une rencontre avec Jésus Vivant dans leur cœur, avec trois temps forts :

Premier temps fort : la prière du cœur : les enfants ont les yeux fermés et se laissent visiter par le Seigneur. Deuxième temps fort avec la Parole de Dieu. Troisième temps : les différentes manières de prier.

L’oratoire est aussi un lieu où l’enfant va se reconstruire ; et il trouve un chemin de guérison à travers cet oratoire. Il est étonnant de voir que les enfants les plus perturbés, traumatisés, reviennent de manière instinctive à l’oratoire, en courant. Ils voient qu’il y a Quelqu’un qui est là, qui les aime, qui les attend, et c’est du roc, du solide. Dieu parle vraiment à leur cœur !

Ainsi la mission, c’est « apporter un soutien spirituel, c’est-à-dire une présence complètement gratuite dans l’amitié ; c’est leur donner de l’espérance, de l’écoute, de la consolation, de la joie ; c’est arriver à être au milieu d’eux et leur donner l’élan de la force de la Résurrection pour les aider à re-choisir la vie. Quand on est au fond du trou, c’est voir qu’il y a quelqu’un qui est prêt à venir, être là, donc vraiment travailler sur cette dimension humaine et spirituelle, voire psychologique « selon les cas ».

Carine aime évoquer comment le Seigneur travaille les cœurs dans ce contexte de grande détresse humaine. Et les exemples fusent : dans un camp de réfugiés, le visage d’une mourante pacifié par la prière, ou encore les enfants de rue drogués qui se laissent toucher par la prière, etc…

Au Soudan du sud, les enfants ne parlent pas ...

« Au Soudan du sud, les enfants ne parlent pas ; ils ont peur de l’adulte. Du coup, ce qu’ils vivent, ils vont l’exprimer non avec des mots mais avec des comportements, par les yeux, avec la paix qui revient sur leur visage.

Je n’ai jamais vu dans d’autres camps de réfugiés dans le monde, des visages d’enfants aussi durs qu’au Soudan du sud. Il y a une extrême pauvreté, beaucoup de trafic humain, de maladies, de violences.

Voir combien le Seigneur donne sa grâce est ma plus belle récompense ! »

Pour aider Carine, rendez-vous sur son site : www.naimesperance.diocese-avignon.fr

Résumé d’un entretien avec Martine Racine pour l’émission « Pourquoi le taire » sur RCF Vaucluse, par Sylvie Testud

Le livre du mois> A Philémon. Réflexions sur la liberté chrétienne

De la lettre à Philémon, épître peu connue de saint Paul, l’auteur tire une leçon fondamentale que l’Apôtre lui-même a expérimentée :

La sainteté n’est pas l’accomplissement de telle ou telle consigne, mais la rencontre avec le Christ qui nous aime inconditionnellement .

En effet, après sa rencontre avec le Christ sur le chemin de Damas, Paul, juif zélé et appliqué à suivre rigoureusement la Loi - tout extérieure - , a compris que la seule loi valable était la loi, intérieure cette fois : celle de l’Amour ...

Une loi beaucoup plus exigeante finalement que l’obéissance servile à une règle, car elle exige le don de soi.

Et c’est cette amitié avec le Christ, cette présence de Dieu en nous - que nous appelons l’Esprit Saint - qui peut à la fois nous éclairer sur ce qui est bon, nous donner envie de l’accomplir, et nous libérer de tout ce qui nous en retient : la crainte de ne pas y arriver, la culpabilité, l’amour de soi.

Fort de cette expérience, Paul va la proposer à Philémon.

Alors en prison, il reçoit la visite d’Onesime, esclave qui s’est échappé de chez son maître Philémon et vient demander son aide à Paul.

Après avoir fait connaître à Onesime la véritable libération, celle de l’évangile, Paul va rappeler à son ami cette même leçon au moyen d’une lettre.

Il ne va donc pas lui faire de longs discours sur l’esclavage - légal à l’époque - pour condamner une telle pratique ; il ne va pas non plus profiter de son autorité d’apôtre pour ordonner en conséquence à Philémon de libérer son esclave ...

Mais il va le mettre en face de sa conscience et de cette loi intérieure de l’amour

Il lui fait comprendre qu’Onésime est avant tout son frère.

« Tu avais un esclave et je te renvoie un frère »

Avec ce simple mot « frère » il le place ainsi devant sa propre liberté, celle de faire le bien.

Une lecture courte mais efficace, qui offre en définitive une riche réflexion sur ce qu’est la véritable liberté : la liberté chrétienne.

Claudine DUPORT

Ailleurs sur les médias> Les médias n’étaient pas en vacances cet été...

Pendant l’été, l’information et la diffusion ont continué sur les médias diocésains avec RCF, les sites internet, Facebook et la Web TV.

Merci à tous les bénévoles qui contribuent à la richesse des médias du diocèse : ils sont plus d’une centaine en tout. 

Parmi les faits marquants de cet été, on peut retenir :

Votre évêque devient YouTubeur...

Sans interruption depuis le confinement, votre évêque continue à commenter la parole de Dieu tous les matins.

Vous pouvez retrouver ses commentaires chaque matin à partir de 6h sur la chaine YouTube du diocèse.

L’audience est passée de 100 connexions, à 300 en fin de confinement et enfin à plus de 1500 par jour en ce moment.

 

Les ordinations ont fait un carton sur les réseaux 

Cinq nouveaux prêtres ont été ordonnés ce 16 août à Avignon. Les bénévoles du CrossMedia ainsi que les staffs lycéens et étudiants étaient là pour couvrir l’évènement 

  • en photos,
  • réseaux sociaux,
  • RCF
  • et retransmission vidéo. 

Enseignement catholique > « Je cherche le Visage »

Prise de parole de Monsieur Thierry Aillet, lors de la Journée de rentrée des Chefs d’établissement et Adjoints en Pastorale Scolaire, mercredi 26 août 2020

On ne parle plus de la cathédrale de Nantes, on ne parle plus de la mosquée Sainte-Sophie (on murmure sur la future mosquée Saint-Sauveur-in-Chora) ,on ne parle plus du désastre libanais, on ne parle plus de nos soldats tués au Mali, on ne parle plus des assassinats islamistes au Niger, on ne parle plus de la défaite du PSG (on commente la victoire des casseurs sur les Champs Elysées) on ne parle plus de toutes ces victimes quotidiennes de comportements d’une extrême violence qu’Hannah Arendt appelait la banalité du mal et que la novlangue traduit désormais par incivilités, on ne parle que du port du masque, on nous gave avec le port du masque, on nous institue une tyrannie sanitaire.

Chacun à travers les multiples articles sur des supports variés vidéos ou tribunes aura compris que le masque obligatoire en l’absence d’épidémie, alors que les hospitalisations et décès sont de quelques unités dans un pays de 67 millions d’habitants est une apparence de talisman pour vous protéger d’un danger mythique, mais avant tout une muselière pour nous faire taire.

Et pendant ce temps-là qui parle de cette terrible loi dite de bioéthique votée pour le coup à la faveur d’une sinistre mascarade à 3 H du matin le 1er août en deuxième lecture et autorisant deux horreurs terrifiantes, l’avortement jusqu’au terme, pudiquement qualifié d’interruption médicale de grossesse et l’autorisation de créer au laboratoire des chimères homme-animal à partir d’embryons sacrifiés (…)

Le masque a servi de camouflage aux votes scandaleux de parlementaires dans un hémicycle tout aussi scandaleusement déserté par nos députés. Et on ne nous parle que de l’obligation de porter un masque dont on nous disait au plus fort pic de la pandémie qu’il ne servait à rien. On nous demande de nous voiler la face sous peine d’amende.

Nous avons 46 chromosomes. Nous sommes le temple de la présence de Dieu. Dieu nous a créés à Son image. Et, aujourd’hui, avec ces lois, avec l’avortement possible jusqu’à la veille de la naissance d’un enfant (Olivier Véran annonçait déjà le 23 avril, qu’ « en cas de recours tardif à l’avortement, il serait désormais possible d’utiliser la notion de “détresse psychosociale” de l’interruption médicale de grossesse » (comme pour passer une épreuve de rattrapage) avec cette PMA pour toutes, la GPA qui presse, ces évolutions biomédicales légitimées par des parlementaires au détour d’un projet de loi voté dans l’indifférence de l’été propice parfois à certaines basses œuvres, pourraient être considérées comme une forme d’indignité, pour ne pas dire de barbarie consentie à bas bruit, sans trop vouloir y faire attention. Rappelons que chaque année cet holocauste silencieux fait autant de victimes que la population de Nantes.

 « L’homme n’est plus un temple, il devient un objet. Il devient objet de manipulations. Regardez, nos églises, nos cathédrales brûlent. Aujourd’hui, c’est la cathédrale de l’homme, c’est l’homme lui-même, créé à l’image de Dieu, qui flambe, et, qui est profané par les marchands du temple de nos corps ». Un simple virus, guère plus mortel qu’une forte pandémie grippale, a mis notre système mondial à genoux et touché l’humanité masquée distanciée dans sa vie la plus intime, a laissé couler économie, finance, a mis des peuples dans le désarroi et la peur et les a muselés au moyen d’informations et décrets liberticides. Bien moins dangereux que le VIH ou Ebola, le virus n’avait pas de passeport, mais la folie des humains l’a transformé en arme de déshumanisation massive ! Et c’est ainsi que s’habituant à l’inhabituel, le peuple finit par accepter l’inacceptable.

Pourquoi vous dis-je cela à la veille de la rentrée scolaire ? Parce que si aujourd’hui la voyoucratisation de la vie publique, politique, économique, sociale, judiciaire et parlementaire légitime l’ensauvagement de la rue, l’Education et plus particulièrement l’Education chrétienne dont nous sommes le fer de lance a la grande responsabilité d’être un contre-pouvoir. Quelle image de l’homme et quels modèles d’identification avons-nous à proposer à nos élèves, leurs parents et nos édiles ? Les héros et les saints !

Belle rentrée à tous dans la foi, l’espérance, la charité, le courage dans l’imitation du modèle unique : Jésus-Christ.

M. Thierry Aillet, Directeur Diocésain 

Il y a 100 ans dans le diocèse> Autrefois dans le diocèse d’Avignon, de juillet à septembre

Les noces d’or de Monsieur l’abbé Chandron, 6 juillet 1920

Louis Joseph Chandron, né à Orange le 17 avril 1846, eut une carrière ecclésiastique riche. Après son ordination, le 21 août 1870 avec 3 autres confrères, il fut successivement vicaire à Caromb, L’Isle en 1872, Saint-Symphorien en 1874 puis Saint-Didier en 1878. En 1884 il était nommé recteur (note : cela correspond aujourd’hui à curé) de la paroisse de Richerenches et fut transféré à Caromb en 1886 puis à Cadenet en 1893. En 1899 il était nommé curé (note : cela correspond au titre de curé-doyen pendant le concordat) de Valréas, transféré à Cavaillon en 1902 et finalement archiprêtre de Notre-Dame d’Orange en 1910.

Monseigneur Latty, archevêque d’Avignon, qui l’avait nommé vicaire général honoraire en 1919, voulut encore marquer sa reconnaissance à la personnalité et aux qualités de ce prêtre, en insistant pour que son jubilé fût célébré dignement. Ses paroissiens et amis ont organisé 3 jours de fêtes pour ce jubilé, dans l’église même où l’abbé Chandron fut baptisé, fit sa première communion et célébra sa première messe.

l’abbé Chassang

Pour l’occasion un ami du chanoine Chandron, l’abbé Chassang - né en 1855 à Bollène et qui fut professeur au Petit-Séminaire - composa la musique d’une cantate qui fut exécutée par un groupe imposant de choristes.

Parmi les prêtres présents, l’abbé André, supérieur du séminaire, s’adressa en ces termes à son ami, rendant hommage à ses vertus et qualités : « habile à solutionner les problèmes les plus délicats, soucieux des grands intérêts de nos paroisses, saintement ambitieux du repeuplement efficace et sage de nos séminaires, toujours prêt à donner à ses frères les légitimes consolations auxquelles ils ont droit, pensant toujours le bien, ne supposant jamais le mal, cherchant partout la paix et faisant le bien » . Quelques mots de Mgr Lucquin, vicaire général, résument les vertus de ce prêtre de choix : « avec beaucoup d’autres dons, vous possédez la force exquise et conquérante da la bonté »

L’abbé Chandron est décédé le12 février 1922.

Saint Agricol, patron d’Avignon, 5 septembre 1920

Tableau de saint Agricol
dans l’église de Savoillans

En cette année 1920, le bulletin religieux du diocèse rappelle qu’à la suite de la Bulle Universa per orbem du pape Urbain VIII datée du 13 septembre 1642, qui invitait chaque cité à se choisir un patron, Avignon désigna saint Agricol.

En effet, le 10 décembre 1647, le conseil de ville se réunit et « par un acte solennel se plaça ainsi que la cité d’Avignon sous le patronage de Saint Agricol de tout temps invoqué avec fruit par les habitants ».

Le texte du conseil de Ville exprime admirablement cette dévotion filiale et reconnaissante à ce grand saint : « si nous voulons considérer la particulière dévotion que la ville a toujours témoignée à l’endroit de Saint Agricol, nous verrons, sans doute, qu’à très juste titre nous le devons proclamer notre protecteur et par cet aveu général lui témoigner la continuation de notre culte ; vous savez que Messieurs le consuls rendent cette soumission à ce saint que d’accompagner son chef (note : le reliquaire qui conserve son crâne) toutes les fois qu’on vient à le sortir de son Eglise ; outre cela que les offrandes de cire qu’ils lui présentent annuellement, les grands chandeliers de léthon (sic) que la ville lui a donnés, sa statue qu’elle a fait dresser au-devant de la Porte du Rhône, sont autant de preuves qu’il y a longtemps que nous avons demandé sa protection et que nous nous sommes mis sous sa défense ; mais si nous avons été dans ces respects et dans ces sentiments pour l’amour de ce saint, il n’a pas manqué de sa part de nous assister de ses grâces, et nous pouvons dire que nos misères ont toujours trouvé du soulagement quand nous avons recouru à sa puissance » 

Monsieur le chanoine Bertrand
supérieur du Petit-Séminaire

Le 5 septembre 1920, après la messe solennelle présidée par le chanoine Chandron, soutenue par les chants de la chorale qui a interprété une messe de Théodore Dubois, dans l’après–midi, monsieur le chanoine Bertrand, supérieur du Petit-Séminaire, a prononcé le panégyrique de saint Agricol.

« Le prédicateur a montré les merveilles de la grâce dans l’âme du saint patron avignonnais, et, en un style clair et élégant tout ensemble, a dépeint successivement l’enfant, le moine et l’évêque »

« Aux rebours du laïcisme contemporain », l’enfant a reçu toute l’éducation chrétienne qui fait l’homme et le chrétien selon a parole d’un philosophe « l’âme de l’enfant est un palais, il faut l’orner ; elle est un arsenal, il faut l’armer ; elle est un temple, il faut y mettre Dieu ».

Selon la tradition, il devint moine à Lérins dès l’âge de 14 ans où, selon la règle bénédictine Ora et Labora, « il s’appliqua avec ardeur à la pratique des vertus chrétiennes et à l’étude des sciences sacrées ».

Il fut désigné par ses compatriotes pour être le successeur de saint Magne sur le siège épiscopal d’Avignon. « Trois mots résument à merveilles l’histoire de son épiscopat : Dieu, les âmes et sa propre sanctification ».

La procession se mit en marche après cela.

Anniversaire d’ordination de Monseigneur Urtasun, 2 juillet 1970

Plus de 70 prêtres, sans compter religieux, religieuses et laïcs qui remplissaient la nef, entouraient monseigneur Urtasun à Notre-Dame-des-Doms pour la célébration d’une messe d’action de grâce pour le 53e anniversaire de son ordination sacerdotale.

Cette cérémonie, selon le chroniqueur fut pour tous : un témoignage de reconnaissance, une affirmation de l’unité du presbyterium et des chrétiens autour de l’évêque, une communion fraternelle. La soirée s’est poursuivie par une réunion familiale ouverte à tous dans le jardin du Chapitre.

Lors de la messe, Mgr Urtasun voulut utiliser le calice que lui avait offert le pape Paul VI à la fin du Concile, et portait l’aube et la chasuble qu’il avait revêtues pour sa première messe, il y a 53 ans.

Dans son homélie, après avoir évoqué des temps difficiles où il est plus que nécessaire de rester unis, il évoquait le magnificat de la Vierge-Marie et ajoutait : « Nous pouvons et nous devons dire notre Magnificat. Sans doute, il faut dépasser les contestations et les incertitudes qui pourraient nous attrister. Le Seigneur est avec nous jusqu’à la fin des temps. A nous d’obtenir par notre témoignage de communion dans la diversité des Béatitudes promises par le Seigneur levant les yeux sur ses disciples ».

Abbé Bruno Gerthoux
Archiviste diocésain

Nouvelle évangélisation> Que sera le Congrès Mission cette année ?

Pour la cinquième année consécutive, le Congrès Mission occupe dans l’agenda le dernier week-end de septembre : cette année, du vendredi 25 avec la soirée d’ouverture jusqu’au dimanche 27 après la messe de 15 h.

Il se tiendra à Paris, dans le respect des normes sanitaires.

Une fois encore, une armée de bénévoles est nécessaire pour la bonne tenue de cet événement. Inscription ici.

Les couples mariés qui le désirent peuvent participer à la journée couples missionnaires de vendredi à l’église Notre-Dame des Champs, sur inscription - nombre de places limité.

Le congrès cherche comment «  proposer explicitement la foi » dans toutes les réalités de notre société.

Cinq axes concrets pour répondre à ces cinq questions :

  • Comment proposer la foi en paroisse ?
  • Comment proposer la foi quand on est éducateur ?
  • Comment proposer la foi dans ses engagements sociétaux ?
  • Comment proposer la foi dans l’espace public ?
  • Comment proposer la foi en couple ?

Alors, que faire ? D’un coté cette proposition, dont les contenus alimentent notre année de chrétien missionnaire, et d’autre part la crainte, compte tenu des circonstances sanitaires actuelles, d’une annulation, du brassage trop important, de déplacements compliqués…

A chacun de discerner, à la lumière de l’Esprit Saint.

Ce qui est sûr, c’est que nous devons inventer une nouvelle façon de faire. Du reste, les animateurs du congrès le font : ateliers et table rondes auront des solutions de diffusion différentes des autres années. La grande nouveauté : une plateforme numérique qui va permettre d’assister, en direct et gratuitement aux tables rondes et conférences de Paris.

Des kits de montage, de préparation, de partage, sont à la disposition des paroisses qui en font la demande.

Jusqu’aux derniers instants précédant le congrès, la créativité missionnaire sera décuplée pour permettre au plus grand nombre de bénéficier de l’évènement, de ses questions, ses éclairages, ses solutions pratiques, ses idées dont chaque chrétien, chaque paroisse peut se saisir pour proposer au plus grand nombre de connaître le Christ qui nous sauve.

N’hésitez pas à vous référer au site du Congrès Mission.

Par la suite, comme prévu en septembre dernier, le déploiement du Congrès Mission aura lieu dans 9 villes l’an prochain. Réjouissons-nous !

Lors du congrès 2018, fut proclamé le manifeste pour la mission : ce manifeste que nous avons évoqué chaque mois tout au long des Bloc-Notes de l’année écoulée, et dont vous retrouvez les informations ici.

Véronique MARGUET

Patrimoine> Sérignan : les tatouages du Salut

Aux carrefours, les croix tatouent le paysage français...

Aujourd’hui on se tatoue pour marquer son appartenance à une marginalité de masse. Jadis nos ancêtres choisissaient les carrefours pour tatouer leur terre de croix, de calvaires et d’oratoires, qui par milliers encore aujourd’hui, proclament notre immersion millénaire dans une Histoire catholique.

Le carrefour, emplacement idéal pour dresser une croix : c’est là que l’on s’arrête pour trouver sa route, où l’on hésite… où le Tentateur à l’affût vous souffle le chemin de la facilité.

À la sortie de Sérignan, au carrefour de la D25 et de la route d’Uchaux, vous ne pouvez rater ce perron de cinq marches, cet élégant socle carré, cette haute croix brune dont les bras supportent un drap joliment plié, d’un blanc éblouissant. Raccourci saisissant qui proclame le mystère central de notre foi : la croix de la mort sacrificielle, le linceul vide de la résurrection. L’inscription demi effacée sur le socle confirme : «  Signum salutis  » - le signe du salut.

Un petit disque émaillé précise les circonstances de la construction : «  HOC PIETATIS MONUMENTUM EREXERE RPP VALGAL & GLORIOT MISSIONARII S.J. ANNO MISSIONIS 1842  ». Mon latin est loin, je peine à traduire : Les Révérends Pères Valgal et Gloriot, Missionnaires jésuites ont érigé ce monument de piété dans l’année de la mission 1842. Le XIXe siècle – grande époque des missions prêchées dans les campagnes au sortir de la Révolution - a vu la foi de nos ancêtres dresser ces croix par milliers, indestructibles témoins de ces intenses moments de ferveur.

Amis, à chacun de ces carrefours ayez une pensée ou une prière pour saluer la piété naïvement démonstrative de nos ancêtres et la générosité de leurs dons qui ont égrené dans nos paysages pour interpeller nos tièdes générations, la longue litanie de leurs témoignages d’espérance. Et d’une manière plus générale, amis du patrimoine, veillons à la conservation et à la mise en valeur de ces modestes constructions qui font de nos campagnes françaises un livre de géographie si merveilleusement illustré.