« Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui » Mt 2, 11

8 janvier 2023

En cette année liturgique, dimanche après dimanche, nous entendrons les textes de l’évangile de S. Matthieu. Cet évangéliste ne proclame pas seulement la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, il offre aussi une catéchèse exceptionnelle à ceux et celles qui prennent le temps de méditer ses écrits. Aujourd’hui, la visite des mages d’Orient contient de nombreux éléments pour notre réflexion chrétienne.

« Jésus est né à Bethléem, au temps du roi Hérode... » Matthieu, contrairement à Luc, parle très peu de la naissance de Jésus. Par contre, il tient, à donner à ses lecteurs la « signification » de cette naissance. Il nous livre cette signification dans le récit des mages. Au coeur du récit de l’Épiphanie, il propose deux attitudes, que nous retrouverons constamment au cours de son évangile : le refus et l’accueil.

  • D’une part, le « refus » des chefs politiques et religieux. Ils ont peur, ils s’inquiètent. Ils ne bougent pas et restent à Jérusalem. Dès le départ des mages, ils cherchent à faire tuer Jésus.
  • D’autre part, « l’accueil » de ces sages venus d’Orient. Moins préparés pourtant à reconnaître le Messie, ce sont eux qui le cherchent, qui se mettent en marche, et qui, loin de « s’inquiéter », éprouvent « une grande joie ».

« Nous avons vu son étoile… » Cette étoile est le symbole de notre foi. La foi est une valeur qui transforme petit à petit la vie des chercheurs de Dieu. La foi est un idéal… « Un idéal, ça ressemble à une étoile : on a l’impression qu’elle est hors de notre portée, mais elle nous guide sur la route souvent obscure et nous oblige à regarder vers le ciel. » (Schultze) L’étoile ne brille pas partout. À Jérusalem, elle disparaît car les gens ne sont pas intéressés et l’ambiance n’est pas propice. Le danger de « perdre l’étoile, de perdre la foi » est toujours présent. La superficialité, la fatigue, l’indifférence, l’avidité, la suffisance, la vanité mettent continuellement notre foi en danger. « Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui ». Ce sont les mots les plus importants du récit de Matthieu.

« Se prosterner ! » Ce verbe, utilisé trois fois dans cette page d’évangile, indique l’attitude profonde de ces chercheurs de Dieu. Ils viennent pour « adorer ». Et moi ? Est-ce que je me prosterne parfois ? Devant qui ? Devant quoi ? Il nous faut apprendre à rendre hommage, à adorer Dieu… mais lui seul. C’est là notre force : « Un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaite-ment ! » Souvent, les gens s’agenouillent devant tant d’autres dieux !
Les mages sont venus non par curiosité, non pour apporter des présents, mais pour adorer. Il est difficile de faire plier, de corrompre des gens qui n’adorent que Dieu. Ils sont incontrôlables et ne peuvent être manipulés, achetés ou corrompus. Le pouvoir, l’argent, la violence ne peuvent pas les faire « entrer dans le rang ». Ce sont des gens dangereux pour le pouvoir en place.
Chaque dimanche, comme les mages, nous venons pour adorer le Seigneur. Nous venons pour rendre hommage à Dieu, pour le remercier, pour écouter sa parole, pour rencontrer la communauté chrétienne... et non pour assister à un spectacle intéressant. Après être entré en contacte avec le Seigneur, comme les mages, nous sommes invités « à retourner par un autre chemin », c’est-à-dire à penser d’une autre façon. Notre rencontre avec Dieu nous mène toujours à la découverte de nouvelles routes, de nouvelles façons de faire. Comme les mages, nous sommes invités aujourd’hui à devenir des chercheurs de Dieu, des pèlerins de l’éternité, des rêveurs d’un monde nouveau. Cette fête nous invite à nous mettre en route, à suivre l’étoile, à partager ce que nous sommes et ce que nous avons, à nous prosterner et adorer, à chercher un autre chemin.

Source du texte : http://www.cursillos.ca/formation/reflexion-chretienne.php