Jésus ressuscité et le don de la miséricorde divine

10 avril 2021

Extraits de l’homélie de Jean-Paul II pour le premier dimanche après Pâques ou « dimanche de Thomas », désormais, depuis l’an 2000, dimanche de la Divine Miséricorde, dont la fête a été suggérée par Jésus à sainte Faustine environ soixante-dix ans auparavant :

Devant une telle preuve directe, l’apôtre Thomas, non seulement a cru, mais a tiré la conséquence ultime de ce qu’il avait vu et expérimenté, et l’a exprimé par une dense et profonde confession de foi : ‘mon Seigneur et mon Dieu !’ (Jn 20, 28). Face à la présence du Ressuscité, Thomas se trouve devant l’évidence de la vérité aussi bien de son humanité que de sa divinité. Celui qui est ressuscité par sa propre puissance est le Seigneur : ‘il ne connaît pas la mort, le Seigneur de la vie’ (chant de Pâques polonais).
Quand le Christ dit : « ne crains pas » (Ap 1, 17), il entend donner une réponse à ce qui constitue la source la plus profonde des peurs existentielles de l’être humain. Il entend lui dire : ‘ne crains pas le mal, puisque par ma résurrection le bien s’est montré plus puissant que le mal. Mon évangile est la vérité victorieuse. La mort et la vie se sont affrontées sur le Calvaire en un duel admirable, et la vie en est ressortie victorieuse’. « Le prince de la vie était mort, désormais il règne vivant » (séquence de Pâques). « J’étais mort, et désormais je suis vivant à jamais (Ap 1, 18) ». « La pierre délaissée par les constructeurs est devenue la pierre d’angle » (ps. 118, 22). La liturgie d’aujourd’hui nous aide à comprendre la vérité sur la résurrection du Christ. Elle exprime aussi la vérité sur la Divine Miséricorde qui s’est révélée dans la résurrection : l’amour a remporté la victoire sur le péché, et la vie sur la mort. Cette vérité constitue comme l’essence même de cette Bonne Nouvelle. De ce fait, le Christ peut dire : ‘ne crains pas’, et il répète cela à chaque homme, surtout à celui qui souffre physiquement ou moralement. Et c‘est à bon droit qu’il est fondé à le répéter.
Sr Faustine Kowalska a compris cela de manière toute spéciale. Ses expériences mystiques étaient toutes orientées autour du mystère du Christ miséricordieux et font écho à la parole de Dieu de la liturgie dominicale d’aujourd’hui. Sainte 1 Faustine ne l’a pas seulement commentée, mais elle a aussi cherché un artiste capable de peindre le Christ miséricordieux comme elle le voyait. Cette image représente un témoignage éloquent de ce que les théologiens appellent la « condescendance divine », c’est-à-dire que Dieu se rend compréhensible à ses interlocuteurs humains. La Sainte Écriture, spécialement l’Évangile, le confirment.


À tous je voudrais dire : ayez confiance dans le Seigneur ! Soyez apôtres de la Divine Miséricorde et, à l’invitation et à l’exemple de sainte Faustine, prenez soin de ceux qui souffrent dans leur corps et tout particulièrement de ceux qui souffrent dans leur âme. Faîtes expérimenter à chacun l’amour miséricordieux du Seigneur, qui console et répand la joie. Que Jésus soit votre paix ! « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et toujours » (He 13, 8) : en le contemplant dans le mystère de sa croix et de sa résurrection, répétons avec la liturgie de ce jour : « rendez grâce au Seigneur, car il est bon ! »

Jean-Paul II 

Le 23 avril 1995 (Rome, église du Saint-Esprit sur le rocher)
Traduction de l’Italien et rédaction Agnès Bastit-Kalinowska