Noël : Mythes et fausses explications

19 décembre 2020

Fête du dieu-soleil

Depuis très longtemps s’épanouit partout l’explication donnée par les anti-chrétiens qui ont voulu déprécier la Foi chrétienne : cette explication dit que tout est faux, même la naissance de Jésus, car les chrétiens ont triché et, sans rien savoir sur la naissance exacte du Christ, ils ont « rebaptisé » la fête et le culte païen du Dieu-Soleil (venant d’Egypte) le 25 décembre, en le remplaçant par le culte de la naissance du Christ.

Or, le dieu du soleil égyptien n’était pas connu en Israël ni en Syrie. En Syrie, il existait un petit culte du soleil mais il avait un caractère plutôt quotidien : on saluait le soleil qui se lève chaque matin mais jamais il n’était lié avec le solstice d’hiver (21/22 décembre), alors le 25 on n’en parle même pas…. Les plus grandes festivités étaient liées plutôt au solstice d’été. Mais en tout cas, c’étaient des fêtes très peu connues. Avant la naissance de Jésus, dans aucune religion ni culture n’existait un culte du soleil lié au 25 décembre. C’est seulement longtemps après la naissance de Jésus, au IVe siècle qu’apparaît le culte du soleil à Rome, mais la fête de Noël en ce temps-là existait depuis longtemps.

D’où vient alors cette liaison avec le soleil ?

Toutes les annonces de l’Ancien Testament parlaient de la venue du Messie comme de « l’étoile de Jacob » (Nb 14, 17a), comme le soleil de la justice (Ml 3,20) comme celui qui dissipera les ténèbres. La symbolique solaire était présente d’abord dans le message biblique et puis chez les pères de l’Eglise au IIe et IIIe siècles, mais ce n’était jamais lié au culte du soleil ! C’était une symbolique utilisée dans plusieurs cultures et religions. Il est très intéressant de s’apercevoir que nous avons par exemple beaucoup de sermons de Saint Augustin sur Noël (du temps où la fête de Noël existait déjà) et nous ne trouvons dans ces textes aucune allusion, aucune polémique ni rivalité avec un culte païen de la naissance du soleil un 25 décembre. En revanche, nous voyons très bien que Saint Augustin menait un vrai combat contre les restes des cultes païens et notamment avec les festivités liées au Nouvel An…

Alors, comment est apparue la fête de Noël ?

La fête de Noël trouve son commencement à Bethléem, là où aucun culte du soleil n’a jamais été connu. Cependant, malgré le temps qui passait, on vénérait toujours les lieux liés à la naissance de Jésus : Bethléem et la grotte. La fête de Noël naît au début du IVe siècle. Pourquoi à ce moment-là ? Jusqu’à l’an 313, il y avait toujours les persécutions des chrétiens et leur culte était toujours illégal et interdit par l’empereur, donc les chrétiens célébraient uniquement en cachette Pâques, la Pentecôte et les dimanches comme le jour du Seigneur. Quand les persécutions se terminent, la théologie et la liturgie commencent à se développer. Les chrétiens reçoivent les premières permissions de construire des églises, et ainsi, ils commencent à construire dans tous les plus importants lieux pour eux : Jérusalem sur le Mont des Oliviers, Rome, Bethléem. En 328, à Bethléem, on inaugure la basilique construite sur l’ordre de l’empereur Constantin et surveillée par sa mère Hélène au-dessus de la grotte de la naissance de Jésus. En même temps, on commence à célébrer une fois par an la naissance de Jésus. Mais à Bethléem, au début, on fêtait Noël le 6 janvier, comme l’Epiphanie.

D’où vient donc la date du 25 décembre ?

Depuis les temps bibliques jusqu’aux temps des premiers chrétiens, l’année liturgique était inscrite dans l’année naturelle. Dieu, par exemple, a ordonné de fêter Pâques à la première pleine lune du printemps après le solstice du printemps. Les gens antiques mettaient une très grande importance à vivre selon le rythme naturel du changement des saisons et de la journée. Les premiers chrétiens depuis toujours donnaient une grande importance à la sanctification du temps par la prière : le matin, à midi et le soir au moment du coucher de soleil. La symbolique astronomique accompagne les fêtes chrétiennes depuis toujours, et nous ne trouvons pas cette façon de vivre et d’établir les fêtes religieuses dans l’année astronomique, ni dans la religion grecque ni romaine. Et c’est après, quand la fête de Noël existait depuis longtemps à la fin du IVe siècle, que nous commençons à trouver les traces d’existence d’une petite fête du soleil invincible, à Rome, le 25 décembre. Mais même à Rome cette fête n’était pas importante, car il n’y en a aucune confirmation officielle.

La date du 25 décembre pour Noël a été choisie à partir de différentes données mais aussi car tous les Pères de l’Eglise enseignaient que cette date est la meilleure pour sanctifier le temps à la perspective de la journée et de l’année entière. Il n’y avait pas une tradition historique comme quoi Jésus est né exactement le 25 décembre. La symbolique de cette date était très importante.

La Bible nous dit qu’entre la naissance de Jean le Baptiste et celle de Jésus il y avait 6 mois de différence. Cela permet de situer les dates de la conception et de la naissance de ces deux grands personnages vers le jour du solstice. Donc Jean le Baptiste est conçu le 24 septembre, à la date du solstice d’automne et 6 mois plus tard, le 25 mars (la date traditionnelle du solstice du printemps), Jésus est conçu (fête de l’Annonciation). Au solstice d’été, le 24 juin (9 mois après la conception) Jean le Baptiste est né et le 25 décembre Jésus est né. C’est tout.

Et la conviction très populaire que les personnages importants sont nés aux dates importantes de l’année ?

Il convient de noter qu’en Israël il n’y avait aucune tradition de fêter le jour de la naissance de quiconque : Abraham, Isaac, Moïse, les autres grands personnages. Cela nous étonne mais les gens antiques ne donnaient pas d’importance au jour de la naissance, il n’y avait pas non plus de passeport ni de document d’identité qui contenaient une date de naissance. On essaie par des recherches et des calculs de découvrir les dates de naissance des empereurs Octavien Auguste, Alexandre le Grand, Jules César… mais nous ne les connaissons pas clairement. Tout simplement, quand quelqu’un est devenu très important, comme par exemple l’empereur Octavien Auguste à l’âge adulte, il proclamait lui-même le jour de sa naissance avec le jour qui lui convenait le mieux dans son année de naissance. Nous le voyons bien, ce n’est pas uniquement pour Jésus que nous ne connaissons pas la date de naissance exacte.

Cependant, il y avait la tradition juive de mettre la date de naissance et de la mort des grands personnages bibliques le même jour ; par exemple selon le Talmud, Isaac meurt le jour anniversaire de sa naissance. Encore plus intéressant, c’est un fait que bien avant l’existence de la Fête de Noël, si dans les écritures chrétiennes existaient des calculs qui essayaient de préciser la date de naissance de Jésus, elle était toujours située pendant la fête de Pâques. Donc avec cette tradition populaire, Jésus est né et meurt le jour de Pâques. Quand le culte chrétien a été libéré et autorisé, on a commencé à fêter aussi Noël, et il y avait alors collision de fêter ces deux grandes fêtes en même temps.

Donc quand les chrétiens ont finalement fixé la date de Noël au 25 décembre sans montrer de preuves historiques (le jour, le mois et l’année exacte), cela n’a étonné personne. Car on choisissait toujours la date qui explique le mieux l’importance de la personne dans ce cas : l’importance de Jésus qui a porté la LUMIERE dans le monde le jour où les ténèbres (la nuit) arrêtent de grandir et où il commence à y avoir plus de lumière. Car c’est la naissance de la LUMIERE du monde.

Je vous offre mes amis cette réflexion, cet extrait, qui est le fruit d’un gigantesque travail de mon professeur de patrologie (enseignement des Pères de l’Eglise, ça veut dire des grands et souvent Saints écrivains chrétiens des 4 premiers siècles du christianisme) - Père Joseph Naumowicz. Professeur de Patrologie et des langues antiques : grec, latin, araméen et arménien, Professeur d’Histoire Antique de l’Université du Cardinal Wyszynski à Varsovie. Il était le premier dans le monde entier à découvrir et préciser en 2016 que la Fête de Noël était solennellement célébrée à Bethléem pour la première fois avec l’inauguration de la basilique en l’an 328, donc elle n’a rien à voir avec les cultes païens du soleil, etc. Et c’est lui qui, avec sa grande découverte, a définitivement libéré la Fête de Noël de toutes les fausses interprétations, malicieux mythes et dépréciations, en la rendant à nous, les chrétiens, pour que notre fois reste inébranlable et solidement fondée sur un témoignage sûr et non d’après les mauvaises langues. Nous pouvons être fiers de notre Foi et de ses racines certaines. 

Père Robert

Sur la base du livre : Narodziny Bozego Narodzenia – Ksiadz Profesor Jozef Naumowicz, Znak 2016 (La Naissance de Noël – Père Joseph NAUMOWICZ, Édition « Znak » 2016) ; interview avec P. J. Naumowicz https://stacja7.pl - Le livre malheureusement n’a pas encore été traduit en français.